Leur étude, publiée dans les Actes de l'Académie des Sciences américaines (PNAS), explique que le gène RASGRF-2 serait responsable de l'addiction à l’alcool. Cette séquence précise de l'ADN jouerait un rôle primordial : après absorption d'alcool, elle stimulerait une partie du cerveau, le striatum ventral, qui a comme rôle de sécréter de la dopamine, cette hormone "du plaisir".
 
Des tests de dépistage
 
En gros, elle impacterait sur le sentiment de joie ressenti lors d'un binge drinking, d'où cette impression "d'alcool joyeux". Mais ce gène précis ne serait pas présent dans tous les organismes. Ainsi, les individus ne possédant pas cette variation génétique ressentiraient beaucoup moins ce sentiment de récompense. À l'inverse, ceux possédant ce gène seraient "prédisposés" à trouver l'alcool gratifiant, ce qui les rendrait plus susceptibles d'être des buveurs excessifs.
Mais selon Gunter Schumann, l'un des auteurs de l'étude, cette prédisposition n’explique pas à elle seule le passage à l’acte, car les facteurs sociaux-culturels entrent également en compte. "Il est probable qu'il existe une composante génétique à l'alcoolisme, mais cela ne veut pas dire que si vous avez ce gène il ne faut jamais toucher l'alcool ou que si vous ne l'avez pas ce sera bien pour vous de boire", explique-t-il à la chaîne BBC News.
 
Si des travaux plus poussés corroborent cette théorie, les auteurs de l'étude recommandent la mise en place de tests génétiques, dans le but d'identifier les personnes porteuses du gène. Si le binge drinking, est présent en France, c'est surtout en Grande-Bretagne que ce procédé inquiète : au Royaume-Uni et en Irlande, il est considéré comme un problème majeur de santé publique.