dimanche 28 février 2010

Résilience expliqué par un psychiatre

Je trouve intéressante cette explication sur la résilience pour nous alcoolique qui trouvons la force aujourd'hui de ne pas prendre notre premier verre. Je voulais seulement vous le partager, n'hésitez pas à me faire part de vos commentaires sur vos expériences personnelles de résiliences.

Pour ma part quand j'étais jeune je m'étais créer un monde imaginaire d'ou j'étais bien.  Je parlais très peu.  Mais celà m'a permis de survivre à mon enfance. 

Je sais aujourd'hui que je n'ai pas eu une enfance si traumatisante en terme absolu mais j'étais tellement sensible qu'une petite chose en apparence pour un autre enfant me traumatisait dans mon cas.

A+

Mouze je suis alcoolique

Voici le texte:



Qu’est ce que la résilience?

Source: Michel Lemay M.D. Psychiatre, Hôpital Ste-Justine.Équilibre en Tête, Vol.14, No.4
Lien: http://resilience-autofiction.over-blog.fr/ext/http://www.acsm-ca.qc.ca/virage/dossiers/la-resilience.html




Le terme de résilience est utilisé dans le domaine de la physique pour traduire la résistance de matériaux à la pression. On dira ainsi que la coque d’un sous-marin est résiliente lorsqu’elle se révèle capable de supporter des pressions considérables lors de ses plongées et lorsqu’elle reprend sa forme primitive. On le retrouve également dans la langue anglaise «resiliency» pour décrire la capacité de réussir de manière acceptable pour la société en dépit d’un stress qui comporte normalement le risque grave d’une issue négative. La résilience sera définie ici comme la capacité pour un sujet confronté à des stress importants au cours de son existence de mettre en jeu des mécanismes adaptatifs lui permettant non seulement de «tenir le coup» mais de rebondir en tirant un certain profit d’un tel affrontement.



La mise en évidence de tels phénomènes de résilience ne veut évidemment pas dire que la souffrance de la personne soit minimisée. Tout doit être fait sur le plan préventif pour empêcher que des événements pathogènes puissent survenir. Par exemple, un abandon pour un enfant, une situation de négligence, des abus sont toujours traumatiques. Il faut cependant constater que les répercussions de telles difficultés sont très différentes selon chaque individu. Certains sujets sont profondément atteints et souffrent de séquelles presque définitives. D’autres trouvent en eux-mêmes et dans leur environnement les forces nécessaires non seulement pour résister au stress, mais pour développer à partir d’eux de nouvelles capacités adaptatives. La résilience ne doit pas non plus être considérée comme une qualité appartenant à une espèce particulière de surhommes. Elle est variable dans le temps. Elle peut exister à un moment donné de la vie et ne plus surgir à une autre période. Elle peut être trompeuse dans le sens que la personne semble être sortie indemme des événements pathogènes puis se met à présenter bien des années plus tard une fragilité particulière. En dépit de ces réserves, il est intéressant d’étudier les processus résilients mis en place, car ils permettent de mieux comprendre certaines formes d’ajustement apparemment inexplicables et donnent des pistes d’interventions pour favoriser la formation de tels mécanismes lorsqu’Ils ne surgissent pas spontanément.



La résilience

Le concept de résilience a déjà été abordé dans les décennies antérieures. On a parlé ainsi d’invulnérabilité. Pour expliquer autant les fragilités que les aptitudes à résister aux conditions défectueuses de l’existence, on a utilisé les termes de constitution, de terrain, d’équipement, en voulant ainsi montrer que selon les périodes, les âges, les contextes, les organisations de la personnalité, chacun de nous possédait ou ne possédait pas à un moment donné les capacités de faire face positivement aux aléas de son développement. La reprise récente de cette idée a permis de mieux cerner le phénomène en observant avec plus de précision les processus adaptatifs et défensifs mis en jeu.



Parmi ceux-ci, il faut distinguer les forces construites par le sujet lui-même et celles qu’il peut tirer de son environnement.



Les forces bâties par la personne peuvent se regrouper en plusieurs secteurs.



Devant les agressions subies, on voit apparaître chez certains sujets des manifestations qui sont essentiellement corporelles. Le sujet se réfugie momentanément dans la maladie et grâce aux soins que cette affection entraîne, il construit une sorte de cocon protecteur lui permettant de se mettre dans une position d’attente. Par la résurgence d’un symptôme à première vue gênant, il forme une sorte d’abcès de fixation qui l’autorise à déposer son trop plein d’angoisse impossible à gérer. Par l’agitation en elle-même désordonnée, il lutte contre les éléments dépressifs et parvient à les maîtriser. Au bout d’un certain temps, ses comportements se régularisent et s’intègrent de façon plus harmonieuse à la manière d’être et de faire du sujet qui, par exemple, devient plus attentif aux malaises des autres, module son instabilité en orientant ce dynamisme d’abord anarchique vers des tâches socialisées...



Une autre des manières de lutter contre les situations traumatiques est de se forger un monde imaginaire qui permet d’échapper aux dures réalités de la vie. L’enfant utilise spontanément cette façon de faire dans le déroulement de ses jeux. Il peut ainsi se bâtir des peurs à première vue terrifiantes, mais, comme il peut les doser au cours de ses réalisations ludiques, en répéter l’émergence puis le contrôle, les partager avec ses pairs, il parvient à gérer son anxiété par la création d’un tel espace psychique. Par la suite, il associe certains thèmes pour en faire des scénarios qui enrichissent la palette de ses évocations. Bien des romanciers, des artistes, des compositeurs sont conscients qu’une partie de leur richesse littéraire, musicale ou graphique a pris ses racines dans un tel processus. Cette fuite dans l’imaginaire peut déboucher momentanément sur des phases de coupures inquiétantes, sur des périodes de fugues inadéquates, sur l’élaboration de fantasmes de parents idéaux qui interdisent temporairement de s’attacher aux personnes de son entourage, mais, en fin de compte, les mécanismes qui pouvaient apparaître paralysants, et qui l’étaient effectivement pendant un certain temps, ont contribué à permettre l’affrontement à des difficultés apparemment insurmontables, tout en créant une zone privilégiée d’expression secondaire.



D’autres phénomènes adaptatifs vont dans le sens d’une prise de distance par rapport à l’événement pathogène. On le relativise en niant les émotions soulevées, ce qui est parfois dangereux pour l’équilibre personnel, mais ce qui permet aussi de «tiédir» l’ardeur de celles-ci afin de métaboliser secondairement. On axe son attention sur quelques détails en s’isolant ainsi du contexte. Bien des personnes confinées dans une cellule savent qu’elles doivent leur salut psychique à des mécanismes d’obsessionnalisation qui les amenaient à rabâcher un thème ou à canaliser toute leur énergie sur l’analyse d’une craquelure du mur ou sur l’attente de l’arrivée régulière d’un insecte. On se centre sur une évocation, ce qui permet de faire le vide autour de soi...



Si le sujet lui-même peut se créer des «systèmes de survie» qui deviennent par la suite des paramètres utilisés pour son évolution personnelle, il peut bien sûr s’appuyer sur l’environnement actuel ou sur des souvenirs de son environnement antérieur pour «tenir le coup». Plus un être humain a pu connaître un creuset familial dans lequel il s’est attaché à des personnes significatives, plus il peut s’appuyer sur les images de ces personnes, même si celles-ci sont disparues depuis longtemps, lorsqu’il se trouve, par exemple, dans une situation de solitude ou d’abandon. Plus il a pu rencontrer à un moment donné de son existence un partenaire empathique, respectueux de sa personnalité, capable de croire en son évolution positive, plus il devient capable de supporter une injustice puisqu’il garde au fond de lui la croyance inébranlable qu’un autre de ses semblables a su le voir comme un sujet à part entière, digne d’estime. Sur ce plan, la mise en évidence des mécanismes de résilience montre la responsabilité des intervenants vis-à-vis des personnes en difficultés. Il faut certes poser un diagnostic, puis édifier des interventions thérapeutiques cohérentes, mais si la démarche consiste à cataloguer un sujet et d’en faire un être étrange et étranger, elle devient mortifière puisqu’elle ne croit plus en la capacité créatrice d’un sujet et ne le place plus dans le statut d’un acteur de son devenir.



La résilience n’est donc pas une sorte de vision utopique ou éthérée des personnes cotoyées.



Elle est d’abord une constatation: on peut se sortir de situations apparamment désespérées.



Elle est mise en garde: toutes les théories sur les aléas du développement de l’être humain ne peuvent pas expliquer sur un plan singulier l’aventure de chacun. Il demeure une part d’imprévisible, d’indicible qui dépasse nos connaissances.



Elle est un message d’espoir: le symptôme, au moment où il apparaît est bien lourd à porter. Il peut enfermer le sujet dans les rets morbides d’une maladie mentale. Il est parfois un mouvement gênant mais fécond dans une évolution et il faut alors savoir l’accompagner sans vouloir le supprimer.



Elle est un rappel de nos forces et de nos limites: autant il ne faut pas minimiser les effets pathogènes de maintes situations qui se prolongent, autant il faut savoir reconnaître avec humilité que nos anticipations, telles que plan d’intervention, pronostic sont des hypothèses destinées à savoir reconnaître les obstacles et non des certitudes.



Elle est porteuse d’un dynamisme. Celui qui souffre, celui qui lutte, celui qui semble sombrer à un moment donné de son existence est à écouter dans sa propre démarche pour que celle-ci, reconnue, génère de nouvelles pistes d’action.



Elle est une affirmation: sans nier l’importance de nos interventions thérapeutiques, c’est dans le sujet lui-même qu’il faut d’abord rechercher les signes annonciateurs de la guérison.



Elle transmet un message paradoxal: on ne peut pas toujours faire l’économie de la souffrance pour étayer sa créativité et c’est parfois après une telle démarche souffrante qu’on peut actualiser des forces demeurées jusqu’alors latentes et inconnues.

samedi 13 février 2010

Emission de Christiane Charette à savoir si l alcoolisme est une maladie avec Amnon Jacob Suissa et deux membres AA

Amnon Jacob Suissa s'est penché sur l'oeuvre de l'association des Alcooliques Anonymes. Le professeur à l'École de travail social de l'UQAM remet en question certains principes proposés par les AA. Il en discute avec deux alcooliques non plus anonymes, Philippe Laguë, chroniqueur automobile, et Philippe Laguë, comédien et humoriste.
« On vit chacun notre processus des AA comme on le sent. On en prend, on en laisse. J'ai commencé à boire à 13 ans. À 17 ans, j'avais un gros problème. À 31 ans, je voulais mourir. J'avais pris la décision de le faire. Et puis, je me suis donné une dernière chance », lance l'humoriste Philippe Laguë.

Le chroniqueur automobile Philippe Laguë voyait sa famille « fêter fort » et trouvait que tout ça avait bien du sens. Il croyait que la réussite sociale passait par la consommation d'alcool.

« J'avais un cancer de l'âme, j'avais un malaise profond, l'alcool était devenu un médicament. Mais à un certain moment, ça ne faisait plus effet. »
Amnon Jacob Suissa a publié quelques ouvrages dont "Le monde des AA : alcooliques, gamblers, narcomanes" (2009), "Pourquoi l'alcoolisme n'est pas une maladie" (2007) et "Le jeu compulsif : vérités et mensonges" (2005).
émission du 10-02-2010 sur radio Canada, Christiane Charette

Pour l'écoute cliquer ici

Pour ma part j'abonde dans le sens des deux invités ce n'est pas important tant que ça de savoir si c'est une maladie l'important aujourd'hui c'est que je ne boirai pas.

Merci au blog de Kreizker sur l'alcoolisme d'ailleurs la petite description de l'émission est intégrale, vous le retrouverez ici

Baclofène : médicament détourné pour soigner l’alcoolisme

Que pensez vous de ce médicament à l'utilisation off label, voici un article de ce matin que je voulais vous partager,

Mouze je suis alcoolique


Selon le docteur Olivier Ameisen, ce médicament, décontractant musculaire, "rend indifférent à l’alcool" et permet donc à certaines personnes de se délivrer de la dépendance alcoolique en quelques semaines.



La société française d’alcoologie ne reconnaît pas officiellement le baclofène (à l’origine donc un myorelaxant) en tant que traitement contre l’alcoolisme.



Ce médicament aurait pourtant rendu Olivier Ameisen, ancien alcoolique, indifférent à l'alcool et lui aurait même permis, en de rares occasions festives, de s’accorder un verre ou deux. Cet "écart" se compense selon lui par l'augmentation des doses du traitement durant les quelques jours suivant la consommation d'alcool.



En 2008, le docteur Olivier Ameisen, cardiologue et professeur, a écrit le livre "Le dernier verre". Il y raconte son sevrage de l’alcool, notamment grâce au baclofène.



Le docteur Laurent Karila, du Centre d'enseignement, de recherche et de traitement des addictions de l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif (Val-de-Marne) explique que depuis la parution du livre de Olivier Ameisen, "le standard de notre secrétariat explose régulièrement, car tout le monde veut ce médicament".


Le psychiatre Renaud de Beaurepaire, raconte, quant à lui qu’après "30 ans d’échec avec les alcooliques", il utilise lui aussi le baclofène. "Aujourd’hui mes patients sont dans leur grande majorité guéris : sur les 150 que je traite, 50% ne boivent plus du tout, 30% un verre de temps en temps". L’un de ses patients témoigne qu’il "n’y pense tout simplement plus, et que l’envie s’est totalement envolée".



Cependant, attention !! le baclofène n’est pas une solution "miracle". L’alcoolo-dépendance reste un fléau avec son lot de rechutes, souvent fréquentes.



Il faut aussi préciser que certaines personnes ne supportent pas les effets secondaires du baclofène (vertiges, somnolence). De plus, sa distribution est régulée, car il n’y a pas d’autorisation de mise sur le marché du baclofène pour soigner l’alcoolisme.

source: site conseil psy

Définition de l'alcoolisme selon wikipedia

Définition de l'alcoolisme selon wikipedia

L'alcoolisme est la dépendance à l'alcool (éthanol) contenu dans les boissons alcoolisées. L'OMS reconnaît l'alcoolisme comme une pathologie et le définit comme des troubles mentaux et troubles du comportement liés à l'utilisation d'alcool1.

Cette perte de contrôle s'accompagne généralement d'une dépendance physique caractérisée par un syndrome de sevrage à l'arrêt de la consommation (pharmacodépendance, craving), une dépendance psychologique, ainsi qu'une tolérance (nécessité d'augmenter les doses pour obtenir le même effet).

La progression dans le temps est l'une des caractéristiques majeures de cette addiction. L'usage sans dommage (appelé usage simple) précède l'usage à risque et l'usage nocif (sans dépendance), puis enfin la dépendance. L'alcool est une substance psychoactive à l'origine de cette dépendance mais elle est également une substance toxique induisant des effets néfastes sur la santé. L'alcoolodépendance est à l'origine de dommages physiques, psychiques et sociaux.

source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Alcoolisme