En total état d'ivresse et sous l'effet de médicaments, un gendarme en longue maladie s'est rendu coupable d'un accident mortel à Daoulas en février2011. Hier, à la barre, c'est un homme brisé qui a demandé pardon. Il a été condamné à un an de prison.
Fâché. Ecoeuré. «Je venais de montrer à mes parents que j'avais replongé dans l'alcool. J'avais bu chez eux, j'avais pris des anxiolytiques». Il est juste après 13h, à l'Hôpital-Camfrout, ce 7février, et cet homme âgé de45 ans entre dans sa camionnette blanche. Celle que des témoins affolés vont revoir à l'entrée deDaoulas, quelques minutes plus tard, zigzaguant sur la chaussée, percutant des voitures en stationnement, franchissant la ligne blanche. Le chauffard est expulsé d'un bar, comme le rapporte son patron. Il est encore vu sortant de l'habitacle et s'écroulant sur la chaussée.
Les gendarmes sont alertés et prennent en chasse la voiture. Trop tard. Ils sont concomitamment appelés sur un terrible accident à l'entrée de Daoulas. La fameuse camionnette blanche a une fois de plus franchi la ligne blanche médiane et a percuté une voiture qui arrivait en face. La conductrice, une femme âgée de 80 ans, est tuée sur le coup. Le chauffard est interpellé. Il s'agit d'un gendarme déjà en longue maladie, pour un alcoolisme chronique. Un mal qui, couplé à une sévère dépression, le ronge.
Miné par l'alcool
C'est ce dont il parle à la barre, puisqu'il dit ne pas se souvenir du jour du drame que «rien ne justifie», avoue-t-il. Tout juste «d'avoir avalé trois pilules avec du rosé chez mes parents, avant de vouloir aller dans un bar, pour ne plus boire chez moi». Un «comportement suicidaire», tranchera l'expertise. Il explique, sans fard, ses hauts et ses bas, sesalcoolémies solitaires, sa mission extérieure au Kosovo d'où il a été rapatrié sanitaire. Enfin presque: «En brigade, je pouvais cacher mon alcoolisme. Mais là-bas, nous étions confinés», explique-t-il au juge Legname. La victime, «une femme dynamique», comme dépeinte par son fils, arrive plus tard dans les débats. Ce qui agace MeAppéré, c'est «l'absence de toute explication», l'«amnésie» opportune qui effondre un peu plus ceux qui restent et dont il porte une parole sévère.
«La bombe roulante»
Le parquet n'est pas plus tendre. Le procureur Diacono évoque «la bombe roulante» que formait ce jour-là, cet homme miné et réclame trois ans de prison dont la moitié avec mise à l'épreuve. Son avocate, Me Launay, appuie sur «sa faute», pour ne rien dédouaner mais brosse avec adresse le portrait sensible d'un quadragénaire ravagé, qui a démissionné de la gendarmerie avant même d'être congédié. DominiqueDassonville est condamné à deux ans de prison dont la moitié avec sursis et mise à l'épreuve. Il fera sa peine en semi-liberté.
Miné par l'alcool
C'est ce dont il parle à la barre, puisqu'il dit ne pas se souvenir du jour du drame que «rien ne justifie», avoue-t-il. Tout juste «d'avoir avalé trois pilules avec du rosé chez mes parents, avant de vouloir aller dans un bar, pour ne plus boire chez moi». Un «comportement suicidaire», tranchera l'expertise. Il explique, sans fard, ses hauts et ses bas, sesalcoolémies solitaires, sa mission extérieure au Kosovo d'où il a été rapatrié sanitaire. Enfin presque: «En brigade, je pouvais cacher mon alcoolisme. Mais là-bas, nous étions confinés», explique-t-il au juge Legname. La victime, «une femme dynamique», comme dépeinte par son fils, arrive plus tard dans les débats. Ce qui agace MeAppéré, c'est «l'absence de toute explication», l'«amnésie» opportune qui effondre un peu plus ceux qui restent et dont il porte une parole sévère.
«La bombe roulante»
Le parquet n'est pas plus tendre. Le procureur Diacono évoque «la bombe roulante» que formait ce jour-là, cet homme miné et réclame trois ans de prison dont la moitié avec mise à l'épreuve. Son avocate, Me Launay, appuie sur «sa faute», pour ne rien dédouaner mais brosse avec adresse le portrait sensible d'un quadragénaire ravagé, qui a démissionné de la gendarmerie avant même d'être congédié. DominiqueDassonville est condamné à deux ans de prison dont la moitié avec sursis et mise à l'épreuve. Il fera sa peine en semi-liberté.
- Steven Le Roy
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